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Protestantisme et Réforme.

 

 

 

Le protestantisme est une famille théologique, spirituelle et éthique du christianisme, issue de la Réforme du XVIe siècle. Le qualificatif « protestant Â» a , dans un premier temps, été utilisé par les adversaires de la Réforme pour désigner les adeptes de cette dernière après la seconde diète de l'empire romain germanique à Spire (1529). Les courants composant cette famille sont multiples, et se sont, chacun de leur côté, séparés de l’Église catholique romaine. De ce fait, le protestantisme n'est pas lui même une Église, mais un ensemble d’Églises qui ne sont pas toutes en communion les unes avec les autres, tant est grande la diversité théologique, culturelle et historique des tendances qui s'expriment dans cette famille.

Au cours des siècles, les termes « protestant Â» et  Â« protestantisme Â» ne furent pas limités aux Églises directement issues de la Réforme ( luthériens, zwingliens, calvinistes, etc), mais ils servirent aussi à désigner des communautés pré-réformatrices (vaudois, hussites) et des formations ecclésiales ultérieures ( baptistes, congrégationalistes, méthodistes, pentecôtistes, etc.). L'anglicanisme appartient également à ce courant, même s'il se comprend comme une forme médiane entre catholicisme et Réforme et éprouve quelques réticences envers l'adjectif « protestant Â».

Le protestantisme est l'une des trois expressions fondamentales de la chrétienté contemporaine à côté du catholicisme romain et de l'orthodoxie orientale.

 

En histoire de l’Église, on parle généralement de Réforme, ou de Réformation, pour désigner le courant religieux suscité par les écrits et l'action de Martin Luther (1483-1546) en Allemagne et presque simultanément, par Huldrych Zwingli (1484-1531) à Zurich et en Suisse. En fait, ce mouvement qui ne tarde pas à prendre une dimension européenne, s'enracine dans un profond désir de réforme qui s'est déjà manifesté tant dans l’Église que dans ses marges lors des siècles précédents : retour aux exigences spirituelles originelles à l'intérieur du monachisme (Cluny, Cîteaux, XIIe siècle) puis création des ordres franciscain et dominicain (XIIIe) ; apparition de nouvelles demandes spirituelles (devotio moderna) chez les laïcs qui lisent davantage et sont mieux formés ; prédication biblique de Valdo (fin du XIIe, début du XIIIe siècle) et de ses « pauvres de Lyon Â» (vaudois) ; coups de boutoir donnés à la légitimité de la hiérarchie ecclésiastique par John Wyclif (entre 1320 et 1330-1384) en Angleterre et Jan Hus (1371-1415) en Bohême.

Dans ce contexte, tout ensemble de propositions émanant des autorités ecclésiastiques elles-mêmes, des docteurs ou des laïcs, des sphères politiques ou des marges de la société peut être qualifié de « réformateur Â». Cependant, le terme « Réforme Â» désigne plus spécifiquement un mouvement qui passe par la rupture avec l’Église de Rome et qui reçoit l'aval des autorités politiques (le Magistrat) des villes ou des États impliqués. C'est ce que signale l'expression Réforme magistérielle (1536 à Genève), qui s'oppose à une réforme catholique issue du Concile de Trente, 1545 à 1563 (souvent appelée Contre-Réforme dans l'historiographie) comme à toute une mouvance radicale du XVIe siècle (anabaptiste, spiritualiste, millénariste, anti-trinitaire).

Source: (Pierre Gisel, Encyclopédie du protestantisme,Quadrige, P.U.F, Labor et Fides, 2006. Article de Hubert Bost)

 

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