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Le 31 octobre 1517, un professeur de théologie catholique,

Martin Luther, afficha sur la porte de l'église de Wittenberg ses "95 thèses contre les indulgences". Avec une page de texte et quelques clous, cela va changer le monde.

 

 

Martin Luther est né en Saxe en 1483 dans une famille paysanne. À cette époque où la vie est si peu de chose, la seule mais très forte préoccupation spirituelle des Européens est de savoir comment être sauvé, c'est-à-dire comment échapper aux peines éternelles.

 

Une Eglise aux réponses insuffisantes
 

Tout ce que l'Eglise trouve alors à répondre aux angoisses de ses Fidèles c'est : "faites confiance à l'Eglise", "obéissez-lui", "confessez-vous aux prêtres", etc... Cela étant insuffisant, l'Eglise invente la doctrine du Purgatoire, puis la doctrine des Indulgences.

 

La quête désespérée d'un moine
 

Après des études qui le conduisent au grade de maître es Arts, Martin Luther, à la suite d'un serment fait à Sainte-Anne au cours d'un orage, entre au Couvent des Ermites de Saint-Augustin d'Erfurth en 1505 à 22 ans. Ordonné prêtre en Avril 1507, docteur en Théologie en 1512, il est alors nommé professeur de théologie à l'Université de Wittemberg en Saxe.

Homme de son temps, durant toutes ces années, il tremble devant Dieu et craint pour son salut. Ni l'Eglise, ni les théologiens n'arrivent à calmer l'angoisse permanente qui étreint ce moine fervent et scrupuleux.

 
Un théologien ébloui par la vérité
 

Travaillant la Bible pour préparer ses cours, Martin Luther redécouvre peu à peu que le Salut ne se monnaie pas, ne se mérite pas, mais qu'il est accordé gratuitement par Dieu à celui qui croit en Jésus-Christ. Ebloui et libéré intérieurement, il commence dans ses cours à enseigner le salut gratuit.

 

Un théologien seul face à son Eglise
 

Au nom de la gratuité du salut, le théologien Luther s'oppose de toutes ses forces à la vente des Indulgences que délivre le pape aux pénitents. Le 31 Octobre 1517, il affiche sur la porte de l'Eglise de Wittemberg ses "95 Thèses sur les Indulgences". Le procédé, normal pour l'époque, ne choque personne. Par contre, les Thèses s'en prenant indirectement au pape sont, elles, très violemment attaquées par les partisans de celui-ci.

 
Un chrétien rejoint par des millions d'autres chrétiens
 

La Bonne Nouvelle se transmet comme une traînée de poudre dans toute l'Europe : Dieu offre gratuitement le salut et la paix intérieure à ceux qui croient en Jésus-Christ. Plus besoin d'argent pour acheter des Indulgences pontificales pour soi-même ou les siens. Plus besoin d'Indulgences du tout. Plus besoin d'être riche ou influent pour échapper aux peines éternelles. Quelle libération spirituelle pour tous ces gens obsédés par la mort et la damnation. Mais aussi quel manque à gagner pour l'Eglise d'Occident à bout de souffle.

 

La réaction des Autorités civiles
 

Après de nombreux débats entre théologiens, la nouvelle doctrine occasionnant quelques troubles, l'Empereur d'Allemagne, Charles-Quint, convoque Luther en 1521 devant la diète de l'Empire à Worms. L'Empereur accorde un sauf-conduit au théologien pour qu'il puisse se rendre à cette convocation en toute sécurité.

Martin Luther s'y rend, prêt au sacrifice, en effet, juste un siècle plus tôt en 1415, le pré réformateur Jean Huss se rendant au Concile de Bâle avec un sauf-conduit de l'Empereur d'Allemagne a, néanmoins, été arrêté, jugé et brûlé vif. Quant au franciscain Savonarole, cela fait à peine 20 ans qu'il a été exécuté à Florence.

Luther y soutient fermement sa façon de penser : "À moins d'être convaincu par le témoignage de l'Écriture et par des raisons évidentes - car je ne crois ni à l'infaillibilité du pape ni à celle des conciles (il est manifeste qu'ils se sont souvent trompés et contredits,) je suis lié par les textes bibliques que j'ai apportés, et ma conscience est liée par la Parole de Dieu. Je ne puis ni ne veux rien rétracter, car il n'est ni sûr ni salutaire d'agir contre sa conscience. Que Dieu me soit en aide. Amen."

Mis au ban de l'Empire, Luther doit s'enfuir sous la protection de l'Electeur de Saxe. Semi-prisonnier au château de la Wartbourg pendant 9 mois, il en profite pour traduire la Bible en Allemand contribuant ainsi à fixer pour la première fois la langue allemande.

 

La réaction des Autorités religieuses
 

Martin Luther, dans ses débats avec les théologiens mandatés par la papauté se retranche derrière la seule autorité qu'il peut opposer au pape et même mettre au dessus de celui-ci, c'est-à-dire l'autorité de la Bible. En agissant ainsi, il contraint le pape, soit à se démettre, soit à l'excommunier. C'est la seconde solution que choisit le pape qui publie une bulle d'excommunication à l'encontre de Luther dès le 3 Janvier 1521.

 
Les conséquences de l'excommunication de Luther
 

Cette terrible erreur de jugement du pape et de ses conseillers fait basculer la moitié de la chrétienté occidentale dans le camp de Luther. La déchirure, dramatique, va générer plusieurs siècles de conflits théologiques, de persécutions et de guerres religieuses d'une brutalité inouïe laissant sur leur passage d'innombrables cadavres et décombres.

 

La vie d'un théologien excommunié

 

Désormais Martin Luther va mener un combat incessant contre la papauté, essentiellement par la plume. Ses très nombreux écrits qui, pour la plupart, sont des ouvrages de circonstance, précisent sa doctrine et la développent.

Luther s'éteint en 1546 quelques mois après le début du concile de Trente.

 

Ces notes sont tirées du site www.protestants.org

 

 

Que disent les 95 thèses ?

 

Les 95 thèses de Luther sont l'expression d'un homme, chrétien, moine, prêtre, enseignant de théologie qui souhaite soulever un débat dans l'Eglise, sur un sujet tabou : la vente d'indulgences.

 

En affichant ce texte à la porte de la chapelle de Wittemberg, Luther n'a pas l'idée de provoquer un schisme, ni de se séparer lui-même de l'Eglise de Rome. C'était une pratique courante de provoquer ainsi les débats et réflexions que d'afficher ainsi son point de vue particulier dans un lieu public... on était certes bien loin des tweets...

 

Ce texte n'est donc pas une constitution d'une nouvelle église, mais une mise en question d'une pratique spécifique de l'Eglise à laquelle il appartenait et vouait sa vie : la vente d'indulgences, autrement dit, une vision mercantile du Salut.

 

En voici quelques extraits :

 

"6. Le pape ne peut pardonner les péchés qu'au nom de Dieu.


27. C'est une invention humaine de prêcher que, sitôt que l'argent résonne dans la caisse, l'âme s'envole du purgatoire.


28. Assurément, sitôt que l'argent résonne dans la caisse, le gain et la cupidité augmentent. Mais le salut que peut accorder l'Eglise consiste dans la grâce de Dieu.


32. Tous ceux qui pensent gagner le ciel moyennant les lettres de pardon délivrées par les hommes s'en iront en enfer avec ceux qui les endoctrinent ainsi.


43. On doit enseigner aux chrétiens que celui qui fait du bien aux pauvres est à préférer à celui qui achète des indulgences.


62. Le vrai trésor de l'Eglise, c'est le saint Evangile de la gloire et de la grâce de Dieu.
83. Pourquoi le pape, dans sa très sainte charité, ne vide-t-il pas le purgatoire, où tant d'âmes sont en peine ? Ce serait là exercer plus dignement son pouvoir que de délivrer les âmes à prix d'argent."   

 

Pour voir le texte dans son intégralité .

 

 

 

 

 

 

 

Martin Luther

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